SOUTENIR HAÏTI

Après le séisme de magnitude 7,2 qui a frappé Haïti le 14 août 2021, son peuple a besoin de votre aide. À présent, plus de 2 000 personnes sont mortes et beaucoup sont encore portées disparues.  Plus de 12 000 personnes ont été blessées et près de 30.000 familles sont sans abri.

Canadian Jesuits International se joint à un réseau d'organisations de solidarité internationale et de bureaux de mission jésuites pour lancer une collecte de fonds mondiale afin de soutenir les efforts de réponse et de récupération des jésuites et des organisations jésuites en Haïti.

Les fonds seront utilisés par les partenaires jésuites locaux, dont Foi et Joie et Service Jésuite aux Migrants, pour soutenir les deux régions les plus touchées par le séisme et la tempête tropicale Grace - Sud et Grand' Anse. Avec une école de Foi et Joie et une paroisse jésuite dans ces régions, un évêque jésuite - le révérend Gontrand Décoste dans le diocèse touché de Jérémie, et de nombreux jésuites haïtiens nés et élevés dans cette partie du pays, les jésuites connaissent bien la région et ses habitants.

La réponse se déroulera en deux phases : l'aide d'urgence et le rétablissement.

- Pendant la phase de secours d'urgence, les partenaires s'organiseront pour distribuer des vêtements, de la nourriture, des articles ménagers et des produits d'hygiène afin de répondre aux besoins de base les plus immédiats de la population.

- Dans la phase de récupération de cette catastrophe, les organisations jésuites mettront en œuvre des stratégies à moyen et long terme axées sur la reconstruction des maisons et des écoles, et aideront les gens à reconstruire leur vie.

Merci de soutenir nos partenaires jésuites sur le terrain alors qu'ils aident le peuple haïtien à se remettre de la dernière catastrophe naturelle qui a frappé le pays. Merci pour votre générosité.

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[plus bas, une lettre du Père Jean Denis Saint-Félix, supérieur Jésuite en Haïti]

14 août 2021

Bonsoir tout le monde,

Comme vous l'avez appris, la partie sud-ouest d'Haïti (Sud, Grand'Anse, Les Nippes) a été frappée ce matin à 8h30 par un séisme de magnitude 7,2, qui a été suivi d'une série de répliques. Le séisme a frappé à 8 km de la ville de Petit Trou de Nippes, à environ 150 km à l'ouest de la capitale Port-au-Prince, à une profondeur de 10 km, selon le United States Geological Survey. Il a été ressenti dans tout le pays. Dans les rues de Port-au-Prince, et ailleurs, la panique était partout.

Le service de protection civile d'Haïti a déclaré cet après-midi que le bilan préliminaire s'élevait à 304 morts (Sud:160 ; Grand'Anse : 100 ; Nippes:42), avec au moins 1 800 blessés et davantage de personnes portées disparues. Les opérations préliminaires de sauvetage menées par les équipes d'urgence et les citoyens ordinaires ont permis de récupérer de nombreuses personnes parmi les débris. Quelques prêtres sont décédés (pour le moment au moins deux cas). Le Cardinal, évêque du diocèse des Cayes est sorti des décombres avec d’autres prêtres sain et sauf.

Des milliers de maisons, la quasi-totalité des églises et cathédrales des trois diocèses, dont celle de Mgr. Joseph Gontrand Décoste, un jésuite, des hôtels, des écoles, des prisons, des centres de santé dans ces trois départements avaient été soit gravement endommagés soit détruits.   Le Premier ministre Ariel Henry, qui a survolé la région pour constater les dégâts, a déclaré l'état d'urgence pour un mois.

De nombreux jésuites, collaborateurs et collaboratrices sont originaires de cette région. Nous avons pu entrer en contact avec les familles et les amis. Pour l'instant, aucune victime n'a été signalée parmi les membres de la famille. Cependant, de nombreuses maisons sont touchées ou détruites.  En ce moment, le Père Coicou et le Père Eddy sont à Jérémie avec l'évêque Gontrand. Tous se portent bien, mais leur récit des dommages enregistrés dans la zone, spécialement la région de la Grand’Ans est effrayant.

La priorité numéro un en ce moment reste les services d'urgence en matière de soins de santé. Il est impossible de fournir les soins dont les gens ont besoin en ce moment en raison de l'inexistence d'infrastructures médicales. Bien sûr, dans les semaines à venir, nous serons certainement confrontés au problème de l'eau potable et de la nourriture.

Une question majeure est celle entourant le problème de sécurité. Comment acheminer de l’aide vers les régions affectées par le tremblement quand on sait que ça fait plus que deux mois que les bandits et les gangs armés font la pluie et le beau temps, semant le deuil et la terreur dans l’entrée Sud de la Capitale donnant accès au Grand Sud au grand dam des autorités étatiques ? L'accès par la route à la région sud, où le tremblement de terre a frappé, a été restreint par le contrôle des gangs sur les zones clés, bien que le Premier ministre ait déclaré que la police accompagnerait tout convoi se rendant dans le sud.

De notre côté, nous nous informons bien de l’évolution de la situation. Doblas et le père Coicou qui sont dans le Sud, et d’autres partenaires, nous aideront à avoir des information de plus en plus fiables et précises. Dès demain soir on commencera à envisager la manière dont nous voudrions répondre, comme Compagnie, à cette catastrophe humanitaire. Tout en sachant que le fait qu'Haïti se trouve désormais sur la trajectoire probable de la tempête tropicale Grace qui pourrait apporter des pluies et des vents violents en début de semaine prochaine, risque de compliquer les opérations de secours.

Restons solidaires les uns des autres et toujours unis dans la prière.

Fraternellement,
Rév P Jean Denis SAINT-FÉLIX, SJ
Supérieur des Jésuites en Haïti