L’une des bénédictions de mon travail réside dans l’opportunité de rencontrer les partenaires jésuites du CJI et les personnes qu’ils accompagnent en Afrique, en Asie et en Amérique latine.

J’étais récemment à Santa Maria de Nieves, en Amazonie péruvienne, où environ 45 jésuites et laïcs de cinq pays qui détiennent une partie de la forêt amazonienne se sont réunis pour partager leurs expériences et discerner comment la Compagnie de Jésus peut répondre au mieux aux besoins de la région.

L’Amazonie est la forêt tropicale la plus vaste et la plus diversifiée du monde, un point névralgique pour la biodiversité et la vie sur Terre. Elle est essentielle à la survie de la planète et abrite des populations aux cultures et aux langues riches. Pourtant,
la région est menacée par l’accaparement des terres, la déforestation, l’extraction des ressources, les déplacements forcés de populations, l’extrême pauvreté et les violations des droits de la personne.

C’est dans cette réalité que les jésuites et les laïcs travaillent, parfois dans des régions très reculées et difficiles. Il existe des écoles et des centres de formation professionnelle de Fe y Alegría, des paroisses, des stations de radio communautaires, des centres sociaux qui travaillent avec les communautés pour améliorer la production agricole et fournir des moyens de subsistance. Nous avons eu la chance de voir et apprécier les fruits de ce travail dans les communautés : miel, farine de maïs, cacao, et bien plus encore.

C’est ici, dans un endroit sans électricité ni eau potable, où il m’a fallu deux vols et un voyage de 16 heures en camionnette, en pick-up et en bateau pour arriver, que les mots du Psaume 117 ont résonné : « C’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux. »

À une époque où tant de personnes sont victimes de guerres et de conflits, de catastrophes liées au climat, de pauvreté et d’inégalités, d’un autoritarisme croissant, et bien d’autres choses encore, il est rassurant de savoir qu’il y a des personnes qui, malgré tout, osent espérer et œuvrer pour le changement.

Dieu révèle sa grâce lorsque nous nous appuyons sur la communauté, témoignons
et défendons les autres, en particulier ceux qui sont persécutés et marginalisés. Cette communauté, c’est vous, nos sympathisants, qui nous rejoignez dans nos efforts collectifs pour offrir une éducation de qualité, des moyens de subsistance, un accompagnement
et une défense des droits des pauvres et des personnes déplacées de force, des femmes et des populations autochtones. Cela inclut nos partenaires et les communautés défavorisées avec lesquelles ils travaillent, qui refusent d’abandonner la vision d’un monde juste et pacifique et qui nous inspirent par leur courage et leur détermination à améliorer leur vie.

En cette période de Pâques, nous mettons en lumière le travail de nos partenaires Comparte, un réseau de centres jésuites promouvant des activités économiques alternatives en Amérique latine et dans les Caraïbes, et Lok Manch, un forum populaire regroupant une centaine d’organisations jésuites et laïques dans 15 États indiens et 15 provinces jésuites.

Comparte (qui signifie « partager ») œuvre à la construction d’une économie juste
et durable qui profite à tous. Il promeut une économie qui fait passer la justice et la protection de notre maison commune avant le profit. Comparte travaille avec des secteurs marginalisés dans 11 pays pour mettre en place des coopératives qui produisent des produits biologiques et durables ; il mène des recherches et des formations pour aider à mettre en place des pratiques durables. En Inde, Lok Manch aide les pauvres des zones rurales et urbaines, en particulier les Dalits (le niveau le plus bas du système des castes) et les Adivasis (tribus indigènes), à accéder à l’éducation, à l’alimentation, au logement, à la santé et à d’autres droits. Il organise des séances d’information et de formation et enseigne aux dirigeants locaux comment améliorer la vie de leurs communautés, et s’engage dans la défense des droits.

En cette fête de Pâques, puissions-nous voir l’œuvre merveilleuse de Dieu dans nos propres vies et dans celles de ceux qui nous entourent et au-delà. Puisse-t-elle nous inspirer et nous aider à croire que notre travail pour la justice est l’œuvre du Seigneur et qu’il est merveilleux.

Avec ma gratitude et mes meilleurs vœux pour une Pâques pleine d’espoir.

Jenny Cafiso
Directrice Exécutive

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