Sanu, membre de la communauté à Kurseong, en Inde, accueille la mère de l’autrice, la regrettée Jane Davidson (droite), au cours d’une visite en 2013.

Par Elizabeth Davidson

 

À la fin des années1960, mon père, Malcolm Davidson, travaillait pour líAgence canadienne de dÈveloppement international et il y a rencontrè le  père Joseph Murray Abraham, SJ, Ce dernier était un prêtre canadien qui avait fondé le SASAC, le Centre social et agricole Alphonsus, à Kerseong, dans le district de Darjeeling, en Inde.   

Mon père a eu le coup de foudre pour l’Himalaya et l’école St Alphonsus. Il a alors décidé de nous faire emménager à Kerseong pour une période de cinq ans. La nouvelle de ce déménagement en Inde était excitante. Nous avions toujours voyagé et été ouverts à d’autres cultures; toutefois, ce changement allait, pour toujours, tous nous transformer. 

Malheureusement, mon père a été tué dans un accident de voiture en 1970. Cela a été un bouleversement majeur pour nous tous, mais ma mère, Jane, a décidé de réaliser son plan. En 1972, avec ses cinq enfants, elle a déménagé en Inde. J’avais 12ans quand ma mère m’a annoncé qu’on partait pour Kerseong. Quitter mes amis d’école a été difficile, mais ils m’ont promis de m’écrire. Et ils l’ont fait 

Nous nous sommes installés, et chaque matin je me réveillais avec la vue du Kanchenjunga, la troisième plus haute montagne au monde. 

Nous sommes allés à l’école avec nos voisins. Andrew, mon frère, travaillait sur un projet de poulailler; ma mère travaillait à l’école St-Alphonsus. Nous y sommes restés pendant un an, une année heureuse. De notre maison, que mon père avait amoureusement baptisée Edelweiss, des projets ont pris forme, y compris un jardin de quatre pieds carrés, une école Montessori et la vente d’œufs. 

Après avoir quitté l’Inde, maman a entretenu ses liens avec la communauté, ramassé des fonds et planifié des voyages en Inde pour nos sympathisants. Elle a poursuivi cet engagement envers la population de Kerseong et SASAC pendant plus de quarante-cinq ans. 

Nos voisins, nos amis et notre famille s’asseyaient autour de la table à diner et pliaient des lettres que le père Abraham avait écrites à tous ses sympathisants, et nous léchions les enveloppes et les timbres. Nous appelions cela «Licking for the Lord» . 

Je suis restée en contact avec Kerseong et, juste avant la mort de maman, nous y sommes retournés une dernière fois. L’héritage se poursuit, cette réalisation par ma mère, du rêve de mon père. 

 
Vol 60 No 1 | Hiver 2025
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